3 -Limites Extrêmes (1998),
pour flûte (Michel Lavignole),clarinette (Jean-Louis
Bergerard),violon (Josiane Brachet),violoncelle
(Benjamin Carat) et bande magnétique,Ensemble
les Temps Modernes (Lyon), durée = 14mn 30 sec.
« Tout au long de la réalisation de cette
pièce, je pensais aux peuples et aux individus opprimés pour de basses raisons de différence
de nationalité,
de couleur, de religion,de territoire...En tant que citoyen du monde,je le vis comme
une chose inacceptable. En tant
que musicien, je tente de jouer le jeu de la différence
des langages.
Le chaos est présent sans cesse,la relation entre
instruments et sonorités inventées est
tendue, le discours est rompu, interrompu, chaque entité
évolue d ’elle-même vers un
néant programmé. La catastrophe est annoncée,
et cependant tout semble pouvoir fonctionner,
en apparence.“ Fontaine, je ne boirais pas de ton eau...”, la
bêtise et l ’intransigeance
pourraient l’emporter, les extrêmes vont se rencontrer. L’intelligence,“
l’intelligibilité ” font
défaut, les limites sont atteintes et les extrêmes
pavoisent.
Les Limites Extrêmes vont-elles l ’emporter sur
la vie,sur le collectif ?»
Pièce construite sur l ’idée du chaos :
-il n ’y avait pas d’a priori autre que de lancer des
dés et d ’effectuer ensuite, face au résultat,
des choix de type “ j’aime -je n’aime pas ”
-la forme est généralement définie
par les événements sonores eux-mêmes
-les parties instrumentales sont écrites grâce
au même principe, seules les limites (la tessiture =
les attracteurs) étant définies.
J’ai réécrit ensuite chaque partie en fonction
de la juxtaposition de la bande électroacoustique,
elle même retravaillée en simultané.
Les matériaux de départ sont des instruments
échantillonnés transformés en événements
sonores par un brassage réalisé grâce
à un générateur de données aléatoires. Ces
événe-
ments sont de véritables entités virtuelles
auxquelles je tente de redonner vie soit par l ’inter-
médiaire des instruments (donc de l ’écriture
musicale classique) soit avec une bande préparée.
La pièce évolue sous forme de discours
parallèles entre les instruments et les sons élec-
troniques qui se retrouvent parfois pour se repousser
ensuite.
Assistant prise de son : Patrick Rutgé.