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« Espaces Habités N°2, le rêve de la pierre » (2009) Philippe Moënne-Loccoz
Musiques composées à partir de sons de métiers de bâtisseurs et de sons de synthèse, en témoignage à Andrea Palladio, architecte Italien du 16ème siècle. En réalisant pour la majeure partie des « mouvements de timbres » plus que des mouvements de notes, ces pièces « concrètes » sont écrites dans le but d’être écoutées en « installation » (le public entre et sort à n’importe quel moment, la musique est intégrée dans la visite de l’exposition). Des sons du travail de la pierre (sculpture, manipulations fer-bois-pierre, sons anciens et sons modernes) sont utilisés, toujours avec des références à la gamme de Pythagore et au mode pentatonique. J'ai emprunté des moments furtifs à quelques grands musiciens de l'époque, ils sont présents dans les recherches harmoniques de Palladio : Palestrina, Gabrieli, Marenzio et Gesualdo. J’invente ce qui aurait pu être perçu par un observateur à l’époque des réalisations d’Andrea Palladio (1508-1580), avec comme idée sous-jacente la pensée du physicien Georges Charpak : « les sons restent figés dans les matériaux ». Qu’ils soient façonnés par l’homme ou par la nature, un jour l’homme pourra probablement entendre des sons très anciens.
Les notions de symétrie et de rigueur des formes, très présentes dans les préoccupations de Palladio, seront rendues sous plusieurs aspects : - symétrie dans la construction temporelle (itérations, mouvements inverses…) - symétrie dans l’espace du lieu : dispositif multicanal (5.1) disposé de façon symétrique à l’intérieur de le chapelle (durée = 18’) - dispositif bicanal (stéréo) vers l’extérieur, avec une oscillation permanente, (durée = 28’40’’) - utilisation par moments du mode pentatonique « do, mib, fa, sol, la », aussi bien dans le traitement des «objets sonores» que dans les masses sonores. Dès son entrée dans la cour intérieure du Palais de l’Île (vieilles prisons), le visiteur pourra percevoir cette notion de symétrie grâce aux mouvements permanents des sons diffusés depuis le haut de la façade de l’ancienne chapelle. Les sons devraient être légèrement perceptibles vers l’extérieur de la cour. A l’intérieur de l’ancienne chapelle, l’exposition Palladio sera sonore avec à la diffusion permanente d’une musique diffusée sur un dispositif multiphonique. J'ai décidé librement de la forme, les proportions "harmoniques" de l'architecture ne sont pas, selon moi réellement pertinentes pour la musique : "en musique, comme dans d'autres formes artistiques, l'on peut bâtir un toit sans pieds". Pièce composée à l’Institut for Electroacoustic Music in Sweeden (EMS – Stockholm) durant une résidence de composition en mars 2009. Commande de la Ville d’Annecy dans le cadre du comité de jumelage Annecy-Vicenza (Italie), avec le soutien de Culturesfrance, de la Région et Drac Rhône-Alpes.

« Espaces Habités N°2, le rêve de la pierre » (2009)

Philippe Moënne-Loccoz

Musiques composées à partir de sons de métiers de bâtisseurs et de sons de synthèse, en témoignage à Andrea Palladio, architecte Italien du 16ème siècle. En réalisant pour la majeure partie des « mouvements de timbres » plus que des mouvements de notes, ces pièces « concrètes » sont écrites dans le but d’être écoutées en « installation » (le public entre et sort à n’importe quel moment, la musique est intégrée dans la visite de l’exposition). Des sons du travail de la pierre (sculpture, manipulations fer-bois-pierre, sons anciens et sons modernes) sont utilisés, toujours avec des références à la gamme de Pythagore et au mode pentatonique. J'ai emprunté des moments furtifs à quelques grands musiciens de l'époque, ils sont présents dans les recherches harmoniques de Palladio : Palestrina, Gabrieli, Marenzio et Gesualdo. J’invente ce qui aurait pu être perçu par un observateur à l’époque des réalisations d’Andrea Palladio (1508-1580), avec comme idée sous-jacente la pensée du physicien Georges Charpak : « les sons restent figés dans les matériaux ». Qu’ils soient façonnés par l’homme ou par la nature, un jour l’homme pourra probablement entendre des sons très anciens.

Les notions de symétrie et de rigueur des formes, très présentes dans les préoccupations de Palladio, seront rendues sous plusieurs aspects :

- symétrie dans la construction temporelle (itérations, mouvements inverses…)

- symétrie dans l’espace du lieu : dispositif multicanal (5.1) disposé de façon symétrique à l’intérieur de le chapelle (durée = 18’)

- dispositif bicanal (stéréo) vers l’extérieur, avec une oscillation permanente, (durée = 28’40’’)

- utilisation par moments du mode pentatonique « do, mib, fa, sol, la », aussi bien dans le traitement des «objets sonores» que dans les masses sonores.

Dès son entrée dans la cour intérieure du Palais de l’Île (vieilles prisons), le visiteur pourra percevoir cette notion de symétrie grâce aux mouvements permanents des sons diffusés depuis le haut de la façade de l’ancienne chapelle. Les sons devraient être légèrement perceptibles vers l’extérieur de la cour.

A l’intérieur de l’ancienne chapelle, l’exposition Palladio sera sonore avec à la diffusion permanente d’une musique diffusée sur un dispositif multiphonique. J'ai décidé librement de la forme, les proportions "harmoniques" de l'architecture ne sont pas, selon moi réellement pertinentes pour la musique : "en musique, comme dans d'autres formes artistiques, l'on peut bâtir un toit sans pieds".

Pièce composée à l’Institut for Electroacoustic Music in Sweeden (EMS – Stockholm) durant une résidence de composition en mars 2009.

Commande de la Ville d’Annecy dans le cadre du comité de jumelage Annecy-Vicenza (Italie), avec le soutien de Culturesfrance, de la Région et Drac Rhône-Alpes.